[Pixels Hunters] Dagnogo Inza, un couteau suisse de la photographie

Nous l’avons découvert grâce à ses contributions sur Iwaria. Et son profil polyvalent s’est confirmé une fois que nous nous sommes intéressés à son univers en général. Dagnogo Inza est un photographe, basé au Sénégal. Ses intérêts et les styles photographiques qu’il explore sont divers et variés. Il est notre invité dans ce troisième numéro de Pixels Hunters. C’est parti !

Qui est Dagnogo Inza ?

Diplômé en logistique et transport, j’aimais bien les arts plastiques depuis le collège. C’est ce qui m’a emmené dans la création graphique. J’ai évolué dans ce domaine du poste de graphiste en 2007 à directeur artistique depuis 2011.

Racontez-nous vos débuts. Quelle est l’histoire de votre rencontre avec la photographie?

Mon histoire avec la photographie commence à Bamako au Mali. J’étais à l’Agence DFA Communication. J’ai eu le plaisir de collaborer sur un projet avec le photographe Thomas Ly, venu de la France pour ce projet. J’étais impressionné par l’équipement avec lequel nous avions bossé : appareils, objectifs et accessoires. Etant curieux, j’ai tout de suite voulu en savoir d’avantage. Je lui ai dit que je voulais apprendre la photo. Il m’a encouragé mais le coût du matériel m’avais un peu effrayé.

Lol ! Ça ne m’a tout de même pas découragé. Je me suis acheté un tout petit appareil et j’ai commencé à prendre en photo tout et n’importe quoi. Sans vraiment me soucier des règles. Lorsque je suis arrivé à Dakar, les choses ont vraiment commencé à se mettre en place et les appareils d’occasions étaient plus accessibles. Alors, j’ai pris un Sony Alpha 67? J’ai fait venir, via Amazon du matériel de studio pour débutant.

Quels sont les genres photographiques que vous explorez le plus ?

J’explore tout à vrai dire ! Beaucoup plus en fonction de la demande qui est formulée.

Considérez-vous cette polyvalence entre la photo publicitaire, d’architecture, les portraits, les paysages… comme une force ?

Pour moi oui ! Sans hésiter. Parce que c’est ce qui m’a permis de me former davantage et surtout de mieux comprendre les contraintes liées aux performances des appareils et des accessoires.

Qu’est-ce qui rend vos photos uniques ?

En vrai, je ne sais pas si mes photos le sont ! Je vous laisse vraiment juger. Mais lorsque je prends des cours ou me documente, ou même lorsque je vois des photos qui me plaisent vraiment, j’essaye de pouvoir en faire qui soient aussi bien en terme d’éclairage, de cadrage, de plan et autres.

Y a-t-il des photographes qui vous inspirent ? Pourquoi ?

Il y en a beaucoup !!! Je ne peux les citer tous ! Ce qui m’impressionne, c’est leur créativité d’une part et leur constance dans la production. Sans oublier la diversité de leurs projets.

Pouvez-vous nous en dire plus sur Inza Photo ? Comment avez-vous mis sur pied ce studio ?

Alors, c’est un studio que j’ai chez moi à la maison. Essentiellement pour les portraits ou des produits. Et quand j’ai des projets qui demandent du monde, on essaie de trouver un espace en extérieur.

Qui dit studio dit clientèle. Comment appréciez-vous le marché de la photo au Sénégal où vous êtes établis ? Et en Afrique en général ? Pour quels types de photos votre studio est-il plus sollicité (publicitaire, architecture, portraits, mode, etc.)?

Le marché est un peu difficile. Les pros dans le domaines vous diront toujours « on a un budget serré ! ». Et ceux qui ne s’y connaissent pas trouvent que c’est trop coûteux ! Pour le moment j’ai eu plus de projet en architecture, portraits, et produits.

Quel est le projet photographique le plus complexe que vous avez eu à réaliser et comment avez-vous relevé le défi ?

Il y en a deux qui m’ont donné du fil à retordre. Mon premier projet en architecture était compliqué. J’ai dû me documenter rapidement et j’ai eu des difficultés pour avoir les accessoires. Le deuxième concernait des portraits. J’ai dû prendre énormément sur moi-même.

Vous êtes aussi directeur artistique. Vos compétences en photo vous sont-elles utiles dans ce nouveau rôle ?

Alors ce rôle est plus ancien que la photo. Mais oui, ça m’aide beaucoup. Pour certains visuels, s’il me faut faire des prises de vues je sais à l’avance certaines contraintes et je peux anticiper.

Pourquoi était-ce si important pour vous en tant que photographe de contribuer sur une banque d’images gratuites comme Iwaria ?

C’était pour soutenir l’idée que je trouvais très bien. Parce que voir des maquettes et même sur les affiches les mêmes dames et messieurs qui sont à la fois médecins, assureurs, ouvriers, banquiers, … la liste est très longue ! Je trouve que la plateforme aide à remédier à ce problème. En plus on des visages et des environnements auxquels on peut vraiment s’identifier dans nos pays.

Comment pensez-vous qu’il faut améliorer la diffusion de la photographie africaine, surtout sur les espaces digitaux ?

Il faut plus prendre en compte l’aspect mise en valeur du photographe. Le principe de citer la plateforme et le photographe n’est pas vraiment respecté par ceux qui utilisent les photos. Et il faut même penser à rendre l’usage payant pour les banques d’images, comme Iwaria. Je ne sais pas si cela est effectif ou en projet.

Quels sont vos objectifs pour les 5 prochaines années? Y a-t-il des projets qui vous tiennent à cœur ?

J’aimerais pouvoir travailler sur une exposition de mes photos sur au moins 5 pays. Je m’intéresse au Burkina-Faso, à la Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali et au Sénégal.

Votre mot de fin

Merci pour cette opportunité ! Et j’espère un rendez-vous à un évènement sur la photo en Afrique, que vous organiserai ! (rires) Pourquoi pas ? Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Merci encore une fois.

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